Comment faire marcher un Fireball

 

Réglages et conseils de Ian Pinnel
publiés dans le bulletin International Fireball de juillet 1994.

Le matériel
Réglage du mât
Utilisation de la béquille
Les points de tire du foc
La dérive
Le cunningham
Au portant
Au portant dans la brise
Les erreurs à éviter
Détails d'accastillage


Le Matériel

Coque, dérive et safran Winder
Mât Proctor Stratus
Bôme Proctor 2633 - extrémité biseautée
Tangon Z-Spar symétrique
Voiles Pinnel & Bax


Réglage du mât

Barres de flèche : C’est le principal moyen de contrôler le cintrage du mât. La longueur A, mesurée entre le hauban et la paroi du mât, dépend du poids de l’équipier :

Poids de l'équipier Cote A Cote B
65 kg 405 mm 150 à 170 mm
80 kg 420 mm 150 à 170 mm

Ouverture des barres de flèche (cote B) : 150 à 170 mm, mesurés entre une ligne joignant les haubans et la face arrière du mât. Cette mesure varie d’un bateau à l’autre, en fonction de la position des cadènes, des différences entre les mâts, et de la hauteur des haubans par rapport au réa de drisse de foc. L’objectif est d’obtenir 25 mm de précintrage (cette valeur de précintrage dépend du rond de guindant de la grand-voile - se référer à la fiche de réglages fournie par le voilier).

Distance entre la face arrière du mât et le tableau arrière : 3130 mm (en pratique le mât est avancé au maximum)

Mesures de quête

La quête est mesurée entre la bande haute du mât et l’angle supérieur du tableau arrière. En pratique, hisser le décamètre jusqu'à obtenir une mesure de 5715 mm en haut de la bande du vît-de-mulet. La mesure doit être effectuée avec le gréement sous tension, le mât étant libre au niveau de l’étambrai (pas de béquille)

Conditions Quête
en mm
Tension
draille de foc
Petit temps 6910 400 livres
Médium 6860 400 livres
Brise 6810 400 livres
Brise (équipage léger) 6760 400 livres
Mesure de la quête   Mesure de la tension

Note : Les tensiomètres classiques (genre SuperSpars) sont étalonés pour du câble monotoron 1 x 19. Les mesures obtenues sur du câble 1 x 7 sont à prendre avec réserves.

Le réglage du mât est primordial. Assurez vous en premier lieu que les barres de flèche sont au même niveau, puis que le mât est parfaitement droit latéralement quand le gréement est sous tension, même si pour cela les axes des haubans sont dans des trous différents.  
 

La barre de flèche tribord est inclinée vers le bas. Vérifiez que les embouts des barres de flèche sont bien serrés sur les haubans, au besoin sertissez un manchon talurit sur les haubans.

 

En descendant d’un trou les axes des haubans (plus de quête),l’extrémité de la drisse remonte de 25 mm. La position de la drisse pour les différents réglages de quête est repérée sur le mât.   La quête doit être augmentée quand le bateau est en surpuissance, c’est à dire quand vous devez relâcher de l’écoute de grand-voile au delà au coin du tableau arrière pour tenir le bateau à plat. Plus de quête entraîne plus de cintrage, ce qui aplatit la grand-voile et ouvre la chute. La quête varie d’un bateau à l’autre en fonction du poids de l’équipage. Si le vent monte pendant un bord de près, il est plus important d’avoir la bonne quête plutôt que la bonne tension, et vous devrez relâcher un peu de drisse de foc (tension 300/330 livres).

Utilisation de la béquille

Dans le petit temps et dans le médium, réglez le mât avant de hisser la grand-voile. Gréement étarqué, béquille libre, le mât est dans une position neutre. Repérez la position de la béquille. Elle ne doit être utilisée que sur 1 cm de chaque côté de ce repère.

Dans le tout petit temps, quand l’équipier est sous le vent, il faut utiliser la béquille en précintrage afin d’aplatir la grand-voile et ouvrir la chute. Les pennons en haut de la chute de grand voile doivent flotter.

 
Calibrage de la béquille sur le pontage avant.

Dans la brise, la forte tension du hale-bas pousse la bôme vers l’avant, ce qui provoque un cintrage important de la partie inférieure du mât. Ce cintre aplatit trop la grand-voile et détend la chute dans la partie inférieure, ce qui limite la possibilité de faire du cap. Afin de limiter ce cintrage, la béquille doit être calée en retenue de 10 à 15 mm.


Les points de tire du foc

  Les points de tire du foc doivent être réglables verticalement et latéralement.

Ils doivent être situés à 250 mm de l’axe du bateau (à force 5-6, les écarter à 285 mm quand la bôme est choquée au delà de l’angle du tableau arrière).

Le prolongement de l’écoute doit couper le guindant du foc à 1970 mm, mesurés à partir du point d’amure.

Dans le tout petit temps ou sur eau plate, les points de tire doivent être remontés pour aplatir le foc. A l’inverse, il faut les baisser légèrement dans le clapot pour creuser le foc et augmenter sa puissance.

 

Les écoutes de foc doivent être marquées pour l’équipier, et les angles de tire marquées sur la voile.  


 

Une fenêtre dans la grand-voile placée sous les barres de flèche permet au barreur de visualiser et de conserver un couloir parfait, en gardant flottant le pennon de la chute du foc


La dérive

Quand vous êtes en surpuissance et que vous avez du mal à garder le bateau à plat et à partir au planning, relever la dérive rend le bateau plus facile à mener. Dans les vagues, où il faut changer de trajectoire pour avoir le maximum de vitesse, la position de la dérive est encore plus importante, et les réglages diffèrent souvent d’un bord sur l’autre, en fonction de la direction des vagues. Il faut pouvoir régler facilement la dérive au près, et faire des repères sur la tête de dérive afin de reproduire facilement les réglages.  

Le cunningham

  Ce réglage a une grande influence sur la forme de la voile et sur la vitesse du bateau. Il doit être utilisé avec précautions, car trop de tension avance le creux, ce qui ferme le couloir entre foc et grand-voile. Il ne doit être utilisé que dans la brise, pour aider la partie supérieure de la chute à ouvrir.





Le point d’amure est attaché autour du mât, ce qui empêche l’apparition d’un pli allant du point d’amure à l’extrémité de la latte forcée, quand la voile est débordée.

Le réglage du
cunningham de foc
est ramené à l’étambrai

 

Au portant


Les taquets de bras de spi permettent de brasser facilement le tangon.

  Largue - Grand-largue : le tangon doit le plus au vent possible afin que le spinnaker ait la surface projetée maximum. Dans le médium, à la limite du planning, essayer de garder l’équipier au trapèze, même si le barreur doit rentrer dans le bateau, sans toutefois aller sous le vent. La route directe n’est pas forcément la plus rapide, particulièrement s’il y a des vagues ou des risées.

Essayez de garder le bateau au planning, en lofant dans les molles et en abattant dans les risées, ce qui permet de naviguer plus longtemps avec un vent plus fort. Un bateau qui ne plane pas est beaucoup plus lent.


Au portant dans la brise

Le barreur doit être assis à bien en arrière, et l’équipier se déplace sur le liston pour suivre les vagues. Le barreur n’intervient que lorsque la grand-voile fasseye, et reprend au besoin l’écoute de grand-voile dans les molles. Avant de virer la bouée au vent, il faut penser au périlleux bord sous spi qui va suivre. Vérifiez que le réglage de précintrage de la béquille est bien au taquet, afin d’empêcher le mât de cintrer à l’envers sous la poussée du tangon. Ceci permet également que la grand-voile reste plate après avoir relâché le hale-bas. Il faut mettre beaucoup de cunningham pour aplatir la voile et ouvrir la chute. Le tangon doit être abaissé, et il faut reprendre du bras pour le tenir à l’écart de la draille de foc.  


Ecoute de grand-voile et hale-bas au bout des doigts, pour les largues d’enfer


Les erreurs à éviter

 


Accastillage

  Tous les réglages sont ramenés au barreur, sur la tablette du puits de dérive.